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Me Saïd Larifou : “Le prix de l’engagement, c’est la liberté qu’on m’a arrachée”

(L’avocat comorien dénonce la répression du régime d’Azali Assoumani et réaffirme sa détermination à poursuivre son combat pour la justice et la liberté.)

Face aux attaques répétées dont il fait l’objet, l’avocat et militant comorien Me Saïd Larifou sort de son silence. Dans une déclaration au ton ferme, celui qui fut l’un des acteurs majeurs des luttes démocratiques aux Comores répond aux insultes et aux campagnes de dénigrement orchestrées, selon lui, par les partisans du pouvoir. “Avant de répéter la propagande d’un régime criminel, sanguinaire et corrompu, regardez vos conditions de vie”, lance-t-il à ses détracteurs.

Pour Me Larifou, son engagement ne relève ni d’un calcul politique ni d’un intérêt personnel. “Je suis avocat et j’ai toujours choisi le camp de la vérité et de la justice”, affirme-t-il. “Mon militantisme a toujours été guidé par un patriotisme sincère, désintéressé, loin de toute quête de récompense.”

Un parcours d’engagement et de sacrifice

Figure connue du barreau et de la scène politique comorienne, Me Saïd Larifou a défendu, dans les années 1990, la cause nationale sur plusieurs fronts, notamment lors des procès historiques de Bob Denard à Paris. Ces affaires, liées à l’assassinat du président Ahmed Abdallah et à la destitution du président Djohar, ont marqué la mémoire judiciaire et politique du pays. “Je n’ai jamais rien demandé en retour. J’ai servi mon pays avec fierté et dignité”, rappelle-t-il.

Son combat s’est poursuivi bien au-delà des frontières comoriennes. “Avec mes propres moyens, souvent limités, je parcours le monde pour dénoncer les injustices, les assassinats politiques et les crimes économiques du régime d’Azali Assoumani”, confie-t-il. D’Afrique en Europe, d’Asie en Amérique, il dit continuer à plaider la cause des jeunes Comoriens emprisonnés ou contraints à l’exil, victimes d’une dictature qui les prive d’avenir.

La diaspora comorienne, pilier oublié de la nation

Dans sa déclaration, Me Larifou tient aussi à défendre la diaspora, souvent critiquée par le pouvoir. Il rappelle son rôle vital dans l’économie nationale : “Chaque année, la diaspora envoie l’équivalent d’un tiers du produit intérieur brut national. Sans ces transferts, l’économie comorienne s’effondrerait de 30 %.”

Selon lui, ce sont les Comoriens de l’extérieur qui soutiennent les familles, financent l’éducation et la santé, pendant que le régime détourne les fonds publics au profit d’une minorité privilégiée. “Ceux qui dénigrent la diaspora devraient se souvenir qu’elle maintient à flot notre pays”, insiste-t-il.

Un engagement politique sans compromission

Ancien participant aux Assises Nationales, Me Saïd Larifou précise n’avoir jamais été associé ni à la gouvernance du colonel Azali Assoumani ni à une quelconque transaction financière. “Les Assises avaient pour vocation de refonder le pays, pas d’instaurer une dictature”, explique-t-il. “J’y ai participé comme porte-parole de la cause nationale, jamais comme soutien du régime. Azali sait que je ne lui dois rien.”

Son opposition lui a valu arrestations, détentions, assignations à résidence, et même deux tentatives d’assassinat. Malgré ces épreuves, il affirme n’avoir jamais cédé : “Chaque attaque n’a fait que renforcer ma détermination.”

Un exil forcé mais une voix toujours libre

Aujourd’hui encore, Me Larifou vit sous la menace. “Si je rentrais aux Comores, je serais arrêté dès l’aéroport — non pas pour un crime, mais pour avoir défendu les droits de mon peuple”, déclare-t-il. Depuis l’étranger, il poursuit sa mission, convaincu que “la liberté se conquiert, elle ne se mendie pas”.

Son message final est sans équivoque : “Vous pouvez me salir ou me menacer : je n’ai jamais eu peur. Mon engagement est clair et irréversible — aux côtés de mon peuple, contre la dictature, pour la justice et la liberté. Oui, Azali Assoumani nalawe. Azali Assoumani, c’est fini.”

Un homme, un roman, un combat

Auteur de l’ouvrage « Paix et liberté vus de prison », Me Saïd Larifou s’y confie sur son parcours d’avocat engagé, ses détentions, et sa foi inébranlable en la justice. À travers ce livre, il souhaite laisser une trace de son combat et inspirer une nouvelle génération de Comoriens à ne pas se résigner face à la tyrannie.

Encadré – En bref : qui est Me Saïd Larifou ?

Profession : Avocat au barreau et homme politique comorien

Faits marquants : Défenseur dans les procès Bob Denard à Paris

Engagement : Lutte pour la démocratie et la liberté aux Comores

Victime de répression : Arrestations, assignations à résidence, tentatives d’assassinat

Auteur de : « Paix et liberté vus de prison »

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