Justice réparatrice et gouvernance en Afrique

Le RIDJA-PACTEF salue l’appel de l’Union africaine et invite à élargir le combat
La question de la justice réparatrice et de la reconnaissance des crimes coloniaux continue de marquer l’actualité africaine. Lors du sommet tenu dimanche à Addis-Abeba, réunissant des nations africaines, des États des Caraïbes et la diaspora africaine mondiale, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a renouvelé ses appels pressants en faveur d’un processus clair de réparation historique. Il a exigé que les anciennes puissances coloniales reconnaissent leurs responsabilités et assument les crimes commis au cours de l’histoire coloniale.
Cette déclaration, qui s’inscrit dans une dynamique panafricaine de plus en plus affirmée, a trouvé un écho particulier auprès du RIDJA-PACTEF, mouvement politique comorien progressiste et panafricaniste. Dans un communiqué officiel, l’organisation a salué cette prise de position, la qualifiant de « pas décisif vers la dignité retrouvée des peuples africains ».
Une justice réparatrice à deux volets
Toutefois, le RIDJA-PACTEF, dirigé par Maître Saïd Larifou, ancien candidat à l’élection présidentielle aux Comores, a tenu à rappeler que la justice réparatrice ne saurait se limiter à la reconnaissance des crimes coloniaux. Selon l’organisation, l’Union africaine a également le devoir moral et politique d’agir avec la même détermination contre les dérives internes au continent. « La quête de vérité et de justice ne peut se réduire au seul volet colonial. L’Union Africaine doit aussi poursuivre avec rigueur les dirigeants africains coupables de coups d’État institutionnels et électoraux, véritables dénis de démocratie et de l’État de droit », a martelé Me Larifou dans le communiqué.
Le RIDJA-PACTEF souligne que ces pratiques antidémocratiques sont l’une des principales causes du sous-développement, de l’instabilité politique et des conflits récurrents en Afrique.
Un appel à la cohérence et à la fermeté
L’organisation comorienne exhorte l’Union africaine à faire preuve de la même fermeté à l’égard des auteurs, complices et commanditaires de conflits qui ensanglantent encore certaines régions du continent. Pour le RIDJA-PACTEF, ces guerres fratricides détruisent des vies humaines, fragilisent les sociétés et compromettent l’avenir des générations futures. « La justice réparatrice doit être complète : elle doit reconnaître le passé, mais aussi sanctionner le présent », insiste le communiqué, rappelant qu’« il n’y aura pas de renaissance africaine sans vérité, sans responsabilité et sans justice ».
Le RIDJA-PACTEF dans le combat panafricaniste
Créée en 1999 aux Comores, l’organisation RIDJA-PACTEF se définit comme une force progressiste et panafricaniste engagée pour la démocratie, la justice et le développement durable en Afrique. Depuis sa fondation, elle milite pour une Afrique émancipée, solidaire et responsable face à son histoire et à ses propres défis politiques.
À travers cette sortie, Me Saïd Larifou et son mouvement entendent rappeler à l’Union africaine et aux peuples africains que l’heure n’est plus seulement à la dénonciation du passé, mais aussi à l’assainissement du présent pour construire un avenir de dignité, de liberté et de prospérité partagée.