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Marchés carbone au Bénin : ouverture des travaux par le DG SIPI-Bénin, Lètondji Béhéton

Cotonou a accueilli, les 2 et 3 octobre 2025, un atelier stratégique consacré aux marchés carbone, placé sous le thème : « Les marchés carbone : des opportunités d’affaires et d’engagement pour le secteur privé béninois ». L’événement, organisé par l’Alliance ouest-africaine sur les marchés carbone et la finance climat, la Banque africaine de développement (BAD), la BOAD, la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (CDC) et la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI-Bénin), a réuni décideurs publics, experts, partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs du secteur privé.

Les marchés carbone : un outil financier et un catalyseur de transformation

Selon les organisateurs, le marché du carbone ne se résume plus à un simple mécanisme financier. Il constitue désormais un véritable levier de transformation pour l’Afrique, en permettant la mobilisation de ressources nouvelles, l’accélération de la transition énergétique et la valorisation des initiatives locales de réduction des émissions.

Pour Marylise Lokossou, Directrice générale de la CDC Bénin, cet atelier marque une étape importante : « Nous voulons apprendre, comprendre et surtout expérimenter de façon pragmatique la manière dont les crédits carbone peuvent accompagner le financement de projets à impact pour le Bénin. Il ne s’agit pas de rester dans la théorie, mais de passer à l’action, en concevant ensemble des feuilles de route opérationnelles et adaptées à notre contexte. » Elle a insisté sur la nécessité d’impliquer directement les entreprises locales afin de transformer les projets existants en véritables leviers de compétitivité et de revenus additionnels.

La SIPI-Bénin, pionnière dans l’investissement carbone

De son côté, le Directeur général de la SIPI-Bénin, Lètondji Béhéton, a rappelé le rôle clé de sa structure dans cette dynamique. Partenaire stratégique du groupe ARISE, la SIPI-Bénin a investi dans plusieurs initiatives carbone depuis 2021, notamment avec l’acquisition de 35 % d’AERA (leader du développement de projets carbone) et dans Crystalchain, spécialisée dans la traçabilité.

La SIPI-Bénin a également créé des filiales comme OKALA (monitoring de la biodiversité) et SEQUOIA (développement de projets d’agroforesterie et d’énergie), disposant aujourd’hui d’une équipe de plus de vingt experts capables de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur du carbone. « En 2023, la valeur du marché mondial du carbone a atteint près de 949 milliards USD. En Afrique de l’Ouest, le potentiel est estimé à plus de 50 millions de tonnes équivalent CO₂ par an. Pour le Bénin, qui dispose de plus de 4 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles, les perspectives sont immenses. Encore faut-il que nos entreprises locales s’approprient ce mécanisme et structurent des projets viables », a souligné M. Béhéton.

Il a notamment cité le cas de Bénin Cashew, implantée dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), dont l’unité de valorisation des coques de noix de cajou pourrait générer plus de 300 000 tonnes de crédits carbone sur dix ans.

La BOAD et l’Alliance ouest-africaine appellent à une mobilisation du secteur privé

Pour Jonathan Dosseh, représentant de la BOAD et du Département Développement durable et climat, le secteur privé doit devenir le moteur de cette transition : « Les marchés carbone offrent au Bénin et à l’Afrique une chance unique de mobiliser des financements additionnels, de stimuler l’innovation et de valoriser les efforts de réduction des émissions déjà entrepris. Mais ces opportunités ne pourront être saisies qu’avec une implication forte du secteur privé. »

Il a insisté sur la nécessité de mettre en place des cadres réglementaires clairs, de renforcer les compétences techniques et d’encourager les partenariats entre entreprises, investisseurs et pouvoirs publics.

Des cas pratiques et une feuille de route attendus

Pendant deux jours, les participants ont suivi des présentations sur l’Accord de Paris, le montage de projets carbone, des études de cas africains et des exercices pratiques en groupes. L’objectif est de permettre aux entreprises béninoises de passer de la sensibilisation à l’action concrète, en identifiant des projets prioritaires et en élaborant une feuille de route nationale.

En conclusion, les organisateurs ont appelé à transformer cet atelier en une véritable rampe de lancement pour la participation active du secteur privé béninois aux marchés carbone, afin de positionner le pays comme un acteur de référence en Afrique de l’Ouest.

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