
L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a été placé sous mandat de dépôt le 2 août 2025 par le procureur du pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Selon un communiqué de son avocat, Me Mountaga Tall, cette mesure fait suite à plusieurs accusations jugées graves par les autorités judiciaires.
Les chefs d’accusation retenus portent sur : atteinte au crédit de l’État, opposition à l’autorité légitime, incitation au trouble à l’ordre public, publication de fausses nouvelles attribuées à des tiers, susceptibles de troubler la paix publique.
Ces poursuites sont liées à une déclaration publiée le 4 juillet 2025 sur le réseau social X (ex-Twitter), dans laquelle Moussa Mara exprimait sa solidarité envers des personnalités maliennes détenues, à l’issue d’une de ses visites régulières dans certaines prisons du pays.
Une lettre publique empreinte d’émotion et de détermination
Face à cette arrestation, l’ancien ministre de la Communication et figure politique malienne, Yaya Sangaré, a adressé une lettre ouverte à Moussa Mara. Un texte vibrant de soutien et de fraternité, où il loue la constance et l’intégrité de son camarade de lutte : « Mon cher frère, tu ne t’es jamais laissé corrompre, jamais laissé intimider, jamais laissé acheter. Tandis que d’autres font la girouette, toi, tu demeures inébranlable, constant dans ton combat pour plus de liberté, plus de gouvernance vertueuse et de démocratie », écrit-il.
Sangaré voit dans cette épreuve une leçon pour tous : la liberté ne se limite pas à l’absence de chaînes, elle réside surtout dans l’impossibilité de faire taire une voix engagée. Il poursuit en citant Amilcar Cabral : « Dites à nos peuples que la flamme de la résistance ne s’éteint jamais », rappelant que les avocats se battront pour ses droits, que les citoyens dénonceront l’injustice et que l’Histoire jugera les tentatives de museler la vérité.
Une affaire à forte portée symbolique
Pour de nombreux observateurs, cette arrestation illustre les tensions persistantes entre certaines figures de l’opposition et le pouvoir en place. Moussa Mara, connu pour son franc-parler et son engagement en faveur d’une gouvernance transparente, bénéficie d’un soutien populaire certain.
Dans sa lettre, Yaya Sangaré exhorte son « frère » à rester debout, affirmant qu’« aussi longtemps que dure la nuit, le jour finit toujours par arriver ». La conclusion de la missive est une prière et un vœu : « Je prie Allah (SWT), Le Tout Puissant, L’Éternel, que tu retrouves ta liberté tant souhaitée par tous les démocrates et républicains. Amina Yarabi ! Mon cher frère, on est ensemble… »
Moussa Mara, Premier ministre du Mali de 2014 à 2015, est l’une des figures politiques maliennes les plus en vue ces dernières années. Sa détention préventive suscite un vif débat dans l’opinion publique, entre défense de la liberté d’expression et respect des institutions judiciaires.