Préparatifs des élections générales de 2026 : la Céna mise sur le “Made in Benin” et explore les capacités industrielles de la GDIZ

Dans le cadre des préparatifs techniques en amont des élections générales de 2026, une délégation de la Commission électorale nationale autonome (Céna) s’est rendue ce mercredi à la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (GDIZ), située à une quarantaine de kilomètres de Cotonou. L’objectif : explorer les capacités industrielles nationales en vue de la production locale des équipements électoraux, notamment les tenues du personnel mobilisé pour les scrutins. La délégation, conduite par Laurentine Adossou Davo, rapporteur du Conseil électoral, a été accueillie par Létondji Behéton, directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI-Bénin), structure en charge de la gestion et de l’exploitation de la zone industrielle. Cette visite s’inscrit dans la volonté de la Céna d’opérer un tournant décisif vers l’autonomisation industrielle et logistique des processus électoraux, à travers la consommation des produits fabriqués localement.
Une zone industrielle stratégique
En guise d’introduction, le DG de la SIPI a présenté à ses hôtes les grandes lignes du projet GDIZ, fer de lance de l’ambition industrielle du Bénin depuis 2016. Déployée sur 1 640 hectares dont 400 sont déjà opérationnels, la zone accueille une trentaine d’investisseurs issus de secteurs variés : textile, agro-industrie, céramique, cosmétiques, etc. Depuis sa mise en service en 2020 grâce au partenariat public-privé entre l’État béninois et le groupe ARISE IIP, la GDIZ a généré plus de 20 000 emplois directs, avec une projection de 300 000 d’ici 2030. Ensuite les conseillers de l’institution en charge de l’organisation des élections au Bénin ont été introduits dans la salle à maquette pour administrer ce projet pharaonique en miniature. Sensation et émerveillement à la vue des investissements colossaux réalisés. La visite de terrain a conduit la délégation de la Céna à travers plusieurs unités de production emblématiques, dont Benin Textile (BTEX), spécialisée dans la confection de vêtements, et Kaju Bénin Cashew SA, fleuron de l’agro-transformation de la noix de cajou. Ces arrêts ont permis aux visiteurs d’apprécier de visu la chaîne de production locale, la qualité des infrastructures, ainsi que le professionnalisme des équipes sur place.
Vers une fabrication nationale des tenues électorales
À l’issue de la visite, Laurentine Adossou Davo s’est dite « agréablement surprise par le dynamisme industriel observé sur le terrain ». Elle a surtout insisté sur l’importance de rompre avec la dépendance aux importations dans le cadre des élections : « Jusqu’ici, la Céna avait pour habitude de commander à l’extérieur. Cette fois-ci, nous avons décidé de consommer local. Nous envisageons sérieusement que les tenues électorales soient confectionnées ici, à la GDIZ ». Une déclaration corroborée par Sanni Gounou, membre du Conseil électoral, qui a confirmé que des discussions ont déjà été entamées en ce sens et que cette visite servait à valider la faisabilité du projet : « Nous sommes venus confirmer les échanges engagés. Nous sommes convaincus que la commande sera faite ici ». De son côté, François Abiola, également membre du Conseil, a salué une « fierté nationale », et invité les sceptiques à dépasser leurs préjugés sur la qualité de la production industrielle locale.*Une démarche à forte portée symbolique*Cette initiative de la Céna s’inscrit dans la dynamique impulsée par le gouvernement béninois, qui encourage de plus en plus la valorisation des chaînes de production locales à travers la promotion du label “Made in Benin”. Au-delà de son aspect économique, cette volonté traduit un choix politique et symbolique : ancrer davantage l’organisation des élections dans une logique de souveraineté, de soutien à l’industrie nationale et de création d’emplois durables.La collaboration en gestation entre la Céna et la GDIZ pourrait ouvrir la voie à d’autres partenariats dans le cadre des prochaines étapes de la préparation électorale : production de mobilier, impression de supports logistiques, fournitures de bureaux, etc. À neuf mois de l’échéance électorale, cette visite laisse entrevoir une modernisation des pratiques administratives, mais surtout, une confiance retrouvée dans le potentiel productif du pays.